Les Français, dit-on, sont si raffinés,
Mais leurs pensées sont embrumées, leur esprit est orageux.
A chaque remarque, ils froncent les sourcils
Comme si le ciel leur tombait dessus.
Ils sirotent leur vin, mais maudissent le verre,
Car la joie est fugace, trop rapide pour être serrée.
Dans de petits cafés, la tête basse,
Ils soupirent comme s’ils savaient toujours—
L’avenir est sombre, c’est la fin du monde,
Rien ne va, tout va exploser.
Et si Liberté semble divine,
Mais même la liberté a son heure.
Leurs poètes écrivent sur l’art cruel de l’amour,
Des rêves qui s’estompent et des cœurs qui se séparent.
Les rues de Paris s’assombrissent,
Alors que les ombres s’accumulent, annonçant le malheur.
Oh, être les Français qui se lèvent
Pour accueillir le monde avec des yeux méfiants,
Pour parler en soupirs, d’un ton triste,
Et appeler chez eux une maison d’ossements.
Pourtant dans leur morosité, il y a une grâce,
Une sorte de beauté que rien ne peut remplacer.
Car à travers leurs doutes, leur tension sans fin,
Ils nous enseignent de nouvelles façons de nous plaindre.
© 1973, Kenneth Koziol. All rights reserved.